Le grand chef hué et dégonflé

Publié le par leprince


Rencontre Yayi-députés Fcbe hier au palais

(Ils lui ont dit des vérités qui ont failli crever ses yeux)

Invités par le chef de l’Etat via le secrétariat particulier de l’Assemblée, les députés de la mouvance, Fcbe élargis aux transfuges, arrivés aux environs de 19 heures au palais de la Marina, ont vu devant eux un géant buffet. La fête allait être très belle pour le bonheur de Boni Yayi et des papilles gustatives des députés mais ceux-ci n’avaient pas un problème d’estomac. Ils veulent du chef de l’Etat, un débat sérieux sur les problèmes de l’heure. Et pour manifester leur regret face à l’hypocrisie grandissante d’un chef qui les prend pour de simples papiers hygiéniques, les députés Fcbe décidèrent de sortir de la salle du peuple du palais de la Présidence. Il y eu une concertation dans la cour à l’issue de laquelle, ils désignèrent l’honorable Dassoundo dire de vive voix au chef de la mouvance leur regret de venir à son festin. Choqué d’être humilié de la sorte, Boni Yayi, dans un courage indien de faire passer néanmoins son message, fait appel à l’une de ses ruses habituelles. Il sort de la salle et demande à recevoir les députés en audience.

                             Le face à face explosif

Les députés, à moitié satisfaits de décrocher enfin une occasion de cracher leur vérité au chef, ont pris tour à tour la parole. Ils ont été unanimes sur les mépris dont ils sont l’objet de la part du président Boni Yayi, de ses ministres et des courtisans de la cour royale Yayi.

                          Conflit députés-ministres

Les députés Fcbe s’étonnent aujourd’hui d’avoir pour redoutables adversaires, les ministres de Boni Yayi qui utilisent les moyens de l’Etat pour les écraser. Un comportement désobligeant à plus d’un titre et qui curieusement a la bénédiction du chef de l’Etat lui-même. Car et c’est le lieu pour les députés de rappeler à Boni Yayi qu’il se comporte lui-même comme candidat contre chacun d’eux aux prochaines législatives. C’est lui qui sait aller donner de l’argent, parler à leurs électeurs sans même prendre le soin de les associer à l’organisation de son accueil. Triste constat. Et tout ceci n’est que la partie visible de l’iceberg de ce qu’ils reprochent à la personne même du chef de l’Etat qui est, comme à leurs yeux, une curiosité.

                       Les députés comme les sous-hommes devant les ministres

L’autre mésaventure des députés Fcbe a trait au traitement dont ils sont l’objet devant les collaborateurs de Boni Yayi en l’occurrence ses ministres. Rêvant de remplacer chacun dans sa localité, le député Fcbe en face, les ministres qui n’ont d’ailleurs pas d’égard pour ses élus ne daignent même pas les recevoir dans leur cabinet quant ceux-ci ont rendez-vous avec eux. Sur bien de sujets tels que : l’histoire des machines agricoles, celle des dons récemment faits aux musulmans dans le cadre du jeûne, les ministres de Yayi font tout pour éloigner au mieux les députés de ces genres d’initiatives. Une preuve éloquente de ce que Yayi leur dit en l’absence des députés. Peut-être même qu’il  aurait investi chaque ministre du gouvernement de bousiller le ou les député(s) Fcbe de sa localité. Les dernières élections municipales viennent comme pour renforcer la série d’accusations étalée par les députés. Le triste et amer constat est là que les coordinations départementales ont été confiées par le chef de l’Etat exclusivement à ses ministres comme si les députés Fcbe étaient tous devenus de faux garçons qui n’avaient aucun crédit aux yeux de Boni Yayi.

                       La ruse habituelle de Yayi

Face à cette avalanche d’accusations ô combien fondées, le chef de l’Etat a fait convoquer en urgence tous les ministres au palais. Il voulait se dédouaner en faisant croire aux députés qu’il n’a jamais été au courant du mépris dont ils sont l’objet de la part de ces ministres. Mais les députés connaissent bien ce disque qu’ils estiment rayé. Passé cette étape, le chef de la mouvance a repris avec son vieux discours flatteur en chantant aux députés qu’il les porte dans son cœur, qu’ils sont ses meilleurs collaborateurs et que c’est sur eux que repose sa politique de gouvernance. En entendant ses mots, les députés ont compris que le chef ne veut pas changer. Ils ont reconnu dans ce rôle l’artiste Yayi. L’homme qui veut les endormir le temps qu’ils s’éclipsent de sa vue. Une fois encore, le mercure est monté dans le thermomètre. C’est à peine qu’ils ne l’ont pas hué. Mais Boni Yayi continuait dans le genre : ‘’Je verserai mon sang pour vous’’. En somme, une de ses recettes favorites pour se tirer d’affaires quand il se sent coincé, pris en flagrant d’élit de prendre les autres pour des rats ou simplement pour des briques de 15 ou autres bois de coffrage.

                          Le repas abandonné

Pour se convaincre malgré tout qu’il a réussi à mettre les députés dans son sac, le chef de l’Etat a insisté que ses hôtes viennent au moins prendre ce dîner avec lui. Il sonnait 1 heure 10 minutes du matin pour un repas destiné pour 20 heures du soir. C’est donc avec dédain que les députés, par respect pour l’autorité qu’il incarne, ont jeté un à trois coups de fourchettes dans les plats déjà refroidis comme le museau d’un chien. C’est donc dans cette ambiance de regret avec une légère fierté d’avoir dit en chœur des vérités à Boni Yayi que les députés Fcbe élargis aux autres transfuges ont quitté le palais hier aux environs de 1 h 30 minutes en disant chacun, dans son cœur, : il ne changera pas mais il nous sentira en 2011.

 

 

 

 

Publié dans POLITIQUE

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R
<br /> Waaah, il est trop ouf ce blog !! Superbe initiative ! Je crois que je passerai souvent. Bon courage!<br /> <br /> <br />
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